Silverado, Kevin Costner découvre le western chez Lawrence Kasdan
HISTOIRE DU CINÉMA
Romain Jankowski
9/29/20252 min read


’histoire entre Kevin Costner et le western est aujourd’hui une évidence. Celle-ci fut initiée en 1985 avec SILVERADO, long-métrage réalisé par Lawrence Kasdan avec lequel l’acteur avait déjà collaboré pour LES COPAINS D’ABORD. Film où il ne sera d’ailleurs pas crédité, ses scènes n’ayant pas survécu au montage final…
Kasdan réalisateur
C’est en partie pour cette raison que Kasdan l’engage sur SILVERADO avec un rôle de premier plan cette fois. Après avoir écrit le fameux L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE de La guerre des étoiles, Kasdan a mis en scène son premier long-métrage, LA FIEVRE AU CORPS avec William Hurt et Kathleen Turner. Succès aidant, il a poursuivi une honorable carrière et s’est donc mis en tête de mettre en scène un western avec SILVERADO. En 1985, le genre est au point mort depuis quelques années déjà, mais la naissance de ce projet laisse augurer une éventuelle résurrection. A la fin du XIXe siècle, au Far West, Emmett se dirige vers Silverado. En cours de route, il vient en aide à Paden, un aventurier. Les deux hommes font équipe afin de délivrer Jake, le jeune frère d’Emmett. Bientôt, Mal, un cowboy noir se joint à la petite bande…
SILVERADO, un mélange des genres
Intéressé par la notion de groupe, Kasdan met en place un quatuor à la dynamique imparable campé par deux expérimentés (Scott Glenn et Kevin Kline) et deux acteurs dont la carrière s’écrit seulement : Danny Glover et Kevin Costner. Le premier s’apprête à faire sensation avec deux autres projets en cours qui mettront son nom tout en haut de la A-list d’Hollywood : WITNESS et LA COULEUR POURPRE. Le second est encore un inconnu, mais SILVERADO et UNE BRINGUE D’ENFER vont le placer comme l’un des acteurs les plus prometteurs de sa génération.
SILVERADO revêt les atours d’un western assez classique, mais pourvu d’un esprit plus ouvert, moins tragique. À l’inverse du western ténébreux que certains tentent de mettre en place (et dont l’apogée aura lieu en 1992 par Clint Eastwood avec IMPITOYABLE), Kasdan renoue avec le plaisir enfantin de cowboys et malfrats jouant à tirer sur la gâchette. Une orientation qui se refuse l’émotion pour faire ressortir, avant tout, une forme de décontraction qui sied davantage à l’époque. Costner y découvre là un formidable terrain de jeu qu’il saura fertiliser dans le futur avec une note nettement moins joyeuse. C’est ici, dans SILVERADO, qu’il mesure la pleine puissance de la mise en scène et les possibilités infinies offertes par ce genre qui ne meurt jamais vraiment. Si le film de Kasdan réussit plutôt bien au box-office (70 millions de dollars récoltés pour 25 millions de budget), aucune nouvelle salve de westerns décomplexés ne naîtra. En revanche, l’un de ses futurs créateurs a déjà les yeux rivés vers son avenir…