Ready Player One, le blockbuster ultime de Spielberg

DOSSIERS

Romain Jankowski

9/11/20252 min read

En 2018, deux mois après PENTAGON PAPERS, Steven Spielberg revenait à la charge pour secouer méchamment le cinéma mainstream. En quelques minutes, le monsieur de 71 ans (à l'époque) rappelait à tout le monde qu'il était loin d'avoir perdu la main.

Un grand spectacle

Quelques minutes ? Quelques secondes plutôt. Le temps de ces mouvements de caméra d’une fluidité extrême où le jeune Wade Watts descend ce qui est appelé « Les piles », une sorte de ghetto où la misère prédomine. Une scène presque anodine que le cinéaste filme comme un moment de bravoure. Un éclatement de la mise en scène qu’il répétera à chaque instant donnant à READY PLAYER ONE une extraordinaire limpidité. Pourtant, le cerveau du spectateur va travailler puisqu’il devra enregistrer une quantité d’informations assez importante à un rythme soutenu (ceux qui n’ont pas lu le livre doivent rester bien attentifs !). Mais Spielberg gère si bien son tempo qu’on ne se sent jamais perdus (tout en évitant un certain ésotérisme qui aurait gravement nuit à l’ensemble).

Spielberg et la SF

Le réel et l’irréel. Le monde et l’OASIS. La force visuelle de l’ensemble nous plonge littéralement dans cet univers de tous les possibles où la population oublie sa condition vitale pour devenir celle dont elle a envie. A l’instar de son personnage principal, le spectateur est scotché par cette remarquable réalité virtuelle qui devient une partie de nous. A tel point que le retour à la réalité est parfois brutale. Hallucinant dans son design global, l’OASIS est une merveille absolue. La magie opère aux quatre coins de l’écran et on n’a pas le temps d’admirer la vue qu’une leçon de cinéma nous est servie surun plateau : une course blindée de références à la pop culture, sans musique, foutraque en apparence mais totalement folle (et on pèse les mots) dans sa forme ! Jouissive, complètement barrée, indéniablement épique, cette séquence est proprement stupéfiante. Tout comme une autre en plein coeur d'un certain... SHINING.

READY PLAYER ONE reste aujourd’hui l’un des blockbusters les plus innovants de ces dernières années. En 2018, Spielberg parlait d'une probable fin pour lui concernant la SF, un genre pour lequel il a livré quelques oeuvres majeures. Il est apparemment revenu sur sa décision puisque DISCLOSURE, qui sortira en 2026, aura un rapport avec les extra-terrestres. On est en droit de l'attendre impatiemment.