Predators, et si c'était la meilleure suite de la franchise ?

ANALYSES

Romain Jankowski

10/25/20252 min read

Sorti en 2010, PREDATORS de Nimród Antal débarquait avec une promesse simple : revenir aux sources. Après des années de dérives plus ou moins assumées — PREDATOR 2 en 1990, puis les affrontements contre les Xenomorphes dans les ALIEN VS PREDATOR — le film produit par Robert Rodriguez affichait ses intentions : renouer avec la jungle, la tension et la survie pure. Quinze ans plus tard, une question mérite d’être posée : et si PREDATORS était, au fond, la meilleure suite du film culte de John McTiernan ?

Retour aux racines (mais sur une autre planète)

Dès sa première scène, PREDATORS assume son héritage. Un groupe de combattants d’élite, tous issus de milieux violents (soldats, tueurs à gages, cartel, Yakuza…), se réveille en chute libre au-dessus d’une jungle inconnue. Rapidement, ils comprennent qu’ils ne sont pas sur Terre, mais sur une planète servant de terrain de chasse pour les Predators. Un concept simple, efficace, presque primaire — exactement comme l’était le premier film. Pas de gadgets futuristes ni d’explications fumeuses : juste la peur, la chasse, et la loi du plus fort. Là où PREDATOR 2 déplaçait le monstre en ville, PREDATORS ramène l’humain à l’état sauvage. Et dans ce décor moite, poisseux, le film retrouve cette atmosphère de chasse à l’homme inversée, où le chasseur devient proie. Certes, je n'irai pas jusqu'à dire qu'Antal retrouve le niveau de tension d'un John McTiernan, mais son exploitation de cet univers reste particulièrement intéressant. L'histoire, avec ses nombreux twists, possède ses défauts mais s'avère assez bien tenue (surtout quand on compare au volet suivant, l'ignoble THE PREDATOR).

Casting solide et tension old-school

Le casting fut pointé du doigt à l'époque de sa sortie. Si le choix d’Adrien Brody en mercenaire musclé a fait sourire à l’époque, force est de constater qu’il incarne plutôt bien ce héros fatigué, plus cérébral que bodybuildé. Autour de lui, une galerie de personnages bien dessinés — d’Alice Braga à Danny Trejo — contribue à maintenir une tension permanente. Antal filme ses acteurs comme des survivants, pas des héros. Cette orientation a d'ailleurs pu désarçonner certains fans à l'époque, surtout ceux du film original qui mettait en scène des hommes puissants, à la virilité saillante.

Terrains de chasse

Prolongation naturelle du premier film, PREDATORS a ses défenseurs (dont l'auteur de ces lignes). Au jeu des comparaisons, il exploite davantage son terrain de jeu qu'un PREDATOR 2 qui s'est cantonné au strict minimum malgré un chasseur lâché en pleine ville. Le reste ? THE PREDATOR est à oublier tandis que PREY a effectivement réussi à redonner une certaine impulsion à cette franchise, qui reste finalement assez limitée en terme d'expansion. PREDATOR : BADLANDS, qui sort le 5 novembre prochain, promet d'emprunter des chemins différents. Pour le pire ou le meilleur ?