Le coin des mal-aimés : Le Saint
LE COIN DES MAL-AIMÉS
Romain Jankowski
2/28/20252 min read


Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?
LE SAINT réalisé par Philip Noyce en 1997
Ça raconte quoi ? Simon Templar, alias "Le Saint", est un voleur et maître du déguisement qui accepte une mission périlleuse : dérober une formule révolutionnaire sur l'énergie froide, développée par la scientifique Emma Russell. Mais lorsqu'il tombe amoureux d'elle, il se retrouve traqué par des oligarques russes sans scrupules et doit utiliser toutes ses compétences pour survivre et protéger Emma.
Le contexte : Pendant longtemps, la PARAMOUNT a tenté de mettre sur pied une nouvelle itération de Simon Templar. Le carton de MISSION IMPOSSIBLE en 1996 a prouvé qu'une réadaptation d'une ancienne série à succès au cinéma pouvait attirer du monde. LE SAINT fut un show glorieux des 60s, porté par un certain Roger Moore, adapté des écrits de Leslie Charteris. Val Kilmer au casting, 70 millions de budget, le studio voit les choses en grand.
Pourquoi c'est un mal-aimé : La presse ne fut pas clémente avec le film réalisé par Philip Noyce, mais tout un ensemble s'est acharné contre LE SAINT. De nombreux fans ont été déçus que le long-métrage ne soit pas raccord avec l'esprit de la série, d'autant que le personnage incarné par Kilmer est plus torturé et moins joueur que la version de Moore. Trop romantique, trop déséquilibré, trop conventionnel, pas assez rythmé, LE SAINT a également souffert de la comparaison avec MISSION IMPOSSIBLE qui avait réussi à moderniser le film d'espionnage tout en calant des séquences d'action énergiques. En même temps, Noyce n'est pas De Palma...
Raté ou réhabilité ? Honnête faiseur de films calibrés dans les 80s - 90s (les JACK RYAN avec Harrison Ford, BONE COLLECTOR, CALME BLANC,...), Philip Noyce n'a jamais eu le rythme dans la peau. Le trait est forcé, mais c'est une réalité (faites le test en revoyant ses films). Pour autant, il fut rarement dans de mauvais coups et a bossé sur des productions majeures. LE SAINT en fait partie. Tout est carré, lissé, emballé comme il faut. Ce n'est ni foncièrement désagréable, ni réellement très bon. Toutefois, il y a un aspect old school qui fonctionne bien et un Val Kilmer qui fait le travail. Comme beaucoup films de Noyce, on se prend au jeu et on passe finalement un bon moment. On peut aisément le réhabiliter.