Le film de l’année : 1995

LE FILM DE L'ANNÉE

Romain Jankowski

4/23/20253 min read

LE FILM DE L’ANNEE est une rubrique qui se concentre sur les événements cinématographiques marquants de l’année choisie. Place cette fois à l’année 1995.

Et Pixar envahit le grand écran

Le 22 novembre 1995, une révolution est en marche. PIXAR, studio créatif depuis 1986, va rentrer dans l’inconscient collectif avec un certain TOY STORY. Ce film d’animation devient le premier de son genre à être entièrement réalisé en images de synthèse. Une véritable révolution qui donne le coup d’envoi de plusieurs années prolifiques et magnifiquement denses pour le studio.

L’Oscar du meilleur film : FORREST GUMP réalisé par Robert Zemeckis

Cours Forrest, cours ! Trois mots qui résonnent toujours aujourd’hui, employés avec humour par une génération ayant vécu les pérégrinations historiques de Tom Hanks chez Robert Zemeckis. Avec 13 nominations, FORREST GUMP parviendra à obtenir six récompenses (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur montage, meilleurs effets spéciaux et meilleure adaptation). Le grand gagnant de la soirée alors qu’un autre est le grand perdant : PULP FICTION, sept nominations et une seule récompense, celle du meilleur scénario original.

Le César du meilleur film : LES ROSEAUX SAUVAGES d’André Téchiné

Projet d’abord pensé comme un téléfilm, LES ROSEAUX SAUVAGES crée la sensation lors des Césars 1995, remportant quatre récompenses (meilleur film donc, mais aussi meilleur réalisateur, meilleur espoir féminin pour Elodie Bouchez et meilleur scénario), dominant de sérieux concurrents comme LA REINE MARGOT et LEON.

Le plus grand succès de l’année en France : LES TROIS FRERES réalisé par Bernard Campan et Didier Bourdon

LES TROIS FRERES reste certainement la meilleure comédie des Inconnus au cinéma. Un phénomène qui s’est étalé sur plus de 30 semaines avec un démarrage tout juste correct (582 241 entrées) pour un bouche à oreille faramineux (6,897 millions). Derrière, une autre comédie, LES ANGES GARDIENS qui réunissait Christian Clavier et Gérard Depardieu, totalisant 5,793 millions d’entrées. D’ailleurs, le top 5 est très français, complété par LE BONHEUR EST DANS LE PRÉ (4ème avec 4,931 millions de spectateurs réunis) et GAZON MAUDIT (5ème avec 3,990 millions tickets vendus). Seul intrus, POCAHONTAS, le dessin animé de Disney, qui a attiré 5,639 millions d’entrées).

Le phénomène mondial de l’année : USUAL SUSPECTS de Bryan Singer

Sorti en plein été, USUAL SUSPECTS n’est clairement pas le film attendu de la saison : tout le monde parle de BAD BOYS, du nouveau BATMAN (FOREVER) et du troisième DIE HARD. Produit pour 6 millions de dollars, le phénomène estival s’appellera pourtant USUAL SUSPECTS et va étourdir les spectateurs par sa maîtrise narrative et son twist final devenu légendaire. En parallèle, Kevin Spacey devient l’emblème du personnage retors en incarnant l’antagoniste de SEVEN qui sort fin 1995 aux USA.

La révélation de l’année : Will Smith

Il y a eu évidemment LE PRINCE DE BEL-AIR auparavant. Mais dans les 90s, la télévision et le cinéma sont deux entités différentes. Il y a le divertissement d’un côté et le prestige de l’autre. En modifiant profondément le script de BAD BOYS et incarnant avec Martin Lawrence un duo de flics Noirs à Miami, Smith n’est plus seulement un jeune acteur sympa ou un rappeur efficace : le voilà propulsé au rang de star. Le genre de vedette qui va sévir durant une bonne décennie au box-office dans des proportions hors normes.

La star de l’année : Pierce Brosnan

Son nom est Bond… James Bond. L’incarner, c’est accéder directement à une certaine notoriété. Six ans après le mal-aimé PERMIS DE TUER et la période peu appréciée de Timothée Dalton (heureusement réévaluée depuis), le célèbre agent doit retrouver un nouvel élan avec un nouveau visage. Bristish à outrance, d’une classe et élégance folles, jouant avec son sourire charmeur et son regard frondeur, Brosnan représente l’image parfaite que l’on a de Bond. GOLDENEYE étant une réussite, l’acteur devient instantanément une figure incontournable auprès des fans. Dommage que les films suivants n’aient pas été à la hauteur.

La valse des films emblématiques

1995 est une année vraiment étourdissante. La liste de films devenus cultes est longue : STARGATE, DIE HARD 3, BRAVEHEART, WATERWORLD, APOLLO 13, BAD BOYS, CASINO, JUDGE DREDD, LEGENDES D’AUTOMNE, SUR LA ROUTE DE MADISON, LA CITÉ DES ENFANTS PERDUS, LA RIVIERE SAUVAGE, DESPERADO… Très fort.

Et Clint Eastwood filma l’amour…

Clint Eastwood, dans les 90s, est dans sa décennie de l’émotion. Après le crépusculaire IMPITOYABLE, le terrassant UN MONDE PARFAIT, il filme l’amour avec une délicatesse rare dans SUR LA ROUTE DE MADISON. Il montre qu’il est bien plus éclectique qu’on ne le pensait et transforme un roman de gare en chef-d’oeuvre de mélancolie romantique. Désormais, les spectateurs savent que chez Eastwood, on peut aussi pleurer.