Le coin des mal-aimés : Terminator Genisys

LE COIN DES MAL-AIMÉS

Romain Jankowski

6/4/20253 min read

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

TERMINATOR GENISYS réalisé par Alan Taylor en 2015.

Ça raconte quoi ? Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l'avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.

Le contexte : Six ans après l'échec au box-office d'un TERMINATOR RENAISSANCE ayant tenté une nouvelle approche, la franchise créée par James Cameron ne veut pas mourir. Les producteurs se disent que c'est une bonne idée de relancer la machine, la même qu'en 1984 avec Kyle Reese revenant dans le passé accompagné d'un Terminator qui a les traits d'un Schwarzenegger jeune (et numérique). Mais la grande "trouvaille" du film est qu'en fait le passé a déjà été changé. Donc c'est la même histoire, mais tourmentée par les paradoxes temporels. Tout un programme.

Pourquoi c'est un mal-aimé : Tous les films de la saga après le deuxième film sont presque mal-aimés. Bon, le troisième a un peu échappé aux vociférations des fans (à part pour Sarah Connor morte d'un cancer...), mais les autres ont pris leur volée de bois vert. GENISYS en a eu pour son grade, mais remporte tout de même un certain succès au box-office avec 440 millions de dollars. Un coup de chance (ou de nostalgie, c'est au choix), surtout dû au retour de Schwarzy dans la franchise. Le retour des spectateurs sera, en revanche, assez véhément. L'anecdote concernant Cameron est également connu : il aurait dit tout le bien qu'il ne pensait pas du film durant la promo pour faire financer sa rallonge budgétaire sur AVATAR 2.

Vraiment raté ou réhabilité ? Cet article ne tombe pas au hasard. Non, j'ai revu la saga TERMINATOR et me suis confirmé que les deux premiers étaient vraiment des chefs-d'oeuvre (n'ayons pas peur des mots). J'adore aussi le troisième malgré ses défauts, et le quatre se défend franchement malgré une deuxième partie moins aboutie. Viennent alors les moments plus difficiles : GENISYS et la calamité DARK FATE. Désolé, mais ce dernier est pour moi un drôle de ratage. Ok, Linda Hamilton est badass, mais la sempiternelle histoire d'un robot qui veut tuer un humain est assommante. Les délires sont nombreux (le Terminator possède des facultés démentes qui nous rendent complètement incrédules) et le pire de tous reste le rôle du Terminator grand-père incarné par Schwarzy. C'est risible et d'une absurdité sans nom.

Bref, je reviens sur GENISYS qui est finalement moins pire que DARK FATE. Il y a même des choses assez plaisantes, notamment (on en revient toujours à lui) un Schwarzenegger qui nous propose un Terminator plus cool et protecteur de Sarah Connor. Il y a aussi de bonne scènes d'action et un côté retors dans l'intrigue qui est assez plaisant. On sent qu'il y une volonté de rebooter l'univers avec de nouveaux personnages et une IA encore plus imposante. Malheureusement, et c'est là que le bat blesse, on ne ressent jamais une quelconque pression ou noirceur. Les événements s'enchaînent avec une mécanique huilée et déjà-vue qui nous refait le coup de la romance Sarah Connor - Kyle Reese. Problème, Emilia Clarke et Jai Courtney n'y mettent pas vraiment du leur avec une prestation qu'on qualifiera de discutable. Concernant John Connor, je comprends l'idée (pas mauvaise en soit) d'une stratégie des machines pour rendre le chef des résistants ennemi des siens. Mais quel en est l'intérêt si, au bout de cinq minutes, il dévoile déjà son identité ? D'autant qu'à l'époque, ce twist était révélé par la promo... GENISYS s'est donc révélé moins pire que dans mes souvenirs, mais il perd souvent pied malgré sa volonté de rendre l'ensemble divertissant (la séquence sur le pont est quand même bien fichue).