Jurassic World, quand le parc a ouvert ses portes
LA SAGA JURASSIC
Romain Jankowski
7/3/20253 min read


Après quatorze ans d'absence, la saga JURASSIC revenait sur le devant de la scène. Dire que l'attente était hors normes relève du doux euphémisme. Son démarrage hallucinant et ses recettes finales affolantes (1,671 milliard de dollars, toujours le plus haut total de la saga) ont prouvé que le public avait hâte de retrouver les dinosaures. D'autant que l'idée de base était d'une grande simplicité et d'une géniale efficacité : ouvrir enfin le parc.
Ouverture du parc
Ainsi, Jurassic Park est devenu Jurassic World. Plus fort, plus beau, plus gros. Tel est l'adage de ce film réalisé par Colin Trevorrow et plus largement de la trilogie entière. Comment réussir à impressionner le monde quand celui-ci s'avère blasé par tout ? Ces animaux d'un ancien monde restent-ils assez grandioses pour donner des frissons à ses spectateurs ? JURASSIC WORLD navigue en continu sur ce fil, mettant alors en avant un dinosaure monstrueux, plus imposant que tous les autres : l'Indominus Rex. Rien de plus logique dans le sens où le public a des exigences de plus en plus hautes.
On traverse ce parc via deux garçons, deux frères, l'un ado, l'autre bambin. Résolution simple et efficace des fils narratifs : le premier est plus fasciné par les réseaux sociaux et les filles, l'autre est en extase devant les dinosaures. Deux mondes qui se télescopent avec, en parallèle, la tante des deux enfants jouée par Bryce Dallas Howard et accessoirement gérante du parc. Une femme plus intéressée par les profits que les animaux (mais elle apprendra, devenant carrément une activiste dans le suivant...) et qui va devoir se confronter à l'inévitable. Parce que dans sa propension à vouloir plus fort, plus beau, plus gros, les têtes pensantes ont oublié que jouer avec la génétique mène indubitablement à la catastrophe. John Hammond en avait déjà fait les frais...
Dompter les dinosaures
Souvent critiqué de manière virulente, ce film regorge pourtant de bonnes idées, parfois mal exploitées, mais portées par un certain élan. La plus grosse d'entre elles (et que certains fans ont toujours du mal à digérer) est évidemment celle de l'élevage de Raptors. La fameuse Blue, star de la trilogie, domine les débats. Owen (joué par Chris Pratt), un dur à cuir, est donc parvenu à dompter les dinosaures les plus indomptables. Certes, c'est trop gros, mais Trevorrow s'efforce tout de même à montrer que cette action n'est pas sans danger. Encore heureux, me direz-vous. En parallèle, il y aussi une bonne exploitation de ce nouveau parc, enfin ouvert, et qu'on aimerait presque visiter. Ce côté ludique est partout et fait du film un divertissement tout à fait plaisant, malgré une mise en scène qui aurait mérité d'être plus grandiose (en témoigne le combat final et son manque d'ampleur). Ajoutons aussi que Trevorrow joue la carte du fan-service, mettant même dans la bouche d'un personnage secondaire son impossibilité à se mesurer à l'indépassable JURASSIC PARK. Du méta et des clins d'oeil, tout ce que le public des années 2010 adorait.
Il y a du rythme, des effets spéciaux réussis et un bestiaire toujours aussi fascinant. L'ensemble aurait tout de même mérité un peu de cruauté (notamment durant l'attaque des dinosaures volants), mais nous sommes ici dans un divertissement large qui veut plaire au plus grand public possible. Toutefois, l'évidence est là : un dinosaure sur grand écran, c'est toujours aussi renversant 30 ans plus tard (c'est d'ailleurs pour ça que la saga fonctionne toujours autant au box-office). Je marche un peu à contre-courant de la pensée populaire qui a décidé de dénigrer ce quatrième film depuis dix ans maintenant, mais j'écris ces mots avec honnêteté. Il est possible de prendre du plaisir devant JURASSIC WORLD à condition de bien évacuer certaines loufoqueries et autres personnages stéréotypés. Puis, aussi et surtout, il faut avoir gardé cette part d'enfance qui vous rattache à ces animaux ayant dominés la Terre il y a plusieurs millions auparavant. Parce que l'Indominus peut bien faire le malin, il est quand même terrassé par le maître des lieux : l'éternel T-Rex.