Hitcher, l’histoire d’un film aux frontières du cauchemar
DOSSIERS
Romain Jankowski
5/3/20252 min read


Rutger Hauer a eu le droit à quelques rôles assez impressionnants dont fait partie ce HITCHER, dans lequel il incarne le terrifiant John Ryder. Une histoire troublante qui fut la première oeuvre du réalisateur Robert Harmon.
Les routes du Mal
Alors qu’il roule sur une autoroute déserte du Texas en direction de la Californie un jeune homme, Jim Halsey, prend en stop un voyageur solitaire nommé John Ryder, lequel s’avère être un véritable psychopathe et un tueur. Quand Ryder, menaçant Halsey d’un couteau, le met au défi de l’empêcher de tuer à nouveau, le jeune homme parvient à le projeter hors de la voiture. Un sacré périple attend alors Jim, incarné à l’écran par C.Thomas Howell, révélé dans E.T (il jouait Tyler). Toute l’histoire de HITCHER réside dans ce personnage à peine sorti de l’adolescence dont les réactions sont encore peu matures (en témoigne cette ligne de dialogue, « ma mère ne veut pas que je prenne quelqu’un en stop »). C’est un véritable voyage initiatique dans lequel il va embarquer lorsqu’il accepte d’emmener le diable en personne.
Hauer en remplacement
Le pire, c’est que Rutger Hauer a failli ne jamais l’interpréter. Comme il le raconte dans ses mémoires, c’est l’acteur Sam Elliott qui devait jouer John Ryder. « Edward (Feldman, producteur du film, ndlr) avait peur de sortir de sa voiture tant Sam était effrayant quand il est venu auditionner ! C’est lui qui était choisi. J’ai eu ce rôle un peu par hasard.« . Et il donnera de sa personne pour être à la hauteur : une dent cassée, des cascades réalisées lui-même, un entraînement au maniement des armes… Hauer prend son rôle très au sérieux, ce qui impressionnera le jeune C.Thomas Howell qui déclarera : « C’était très intéressant de le voir à l’oeuvre. Il avait une manière bien précise de se tenir et quand il vous regardait, vous n’aviez qu’une envie, c’était de fuir !« . HITCHER est porté par la prestation des deux acteurs dans ce pervers jeu du chat et de la souris.
Un film marquant
Souvent comparé au DUEL de Steven Spielberg, HITCHER se démarque par le visage humain du Mal (remplaçant le camion fou). Plus qu’un homme, Ryder ressemble à une entité maléfique, un démon errant sur les routes pour punir les Hommes. D’ailleurs, le jeu qu’il entreprend avec Jim est plus malin qu’on ne le pense : il le pousse dans ses retranchements pour qu’il se mette lui aussi à tuer. Accompagné de la bande-son flippante et oppressante de Mark Isham, HITCHER est un sommet de tension qui ne retombe jamais durant plus de 90 minutes. Après cela, Robert Harmon ne fera plus jamais aussi bien.