Good Morning Vietnam, quand Barry Levinson et Robin Williams donnent de la voix

LEVINSON

Romain Jankowski

3/21/20252 min read

Deux ans après LE SECRET DE LA PYRAMIDE et un an après sa comédie LES FILOUS, Barry Levinson signait son retour avec GOOD MORINING VIETNAM, un film ayant l'ambition de marier comédie et drame. Porté par l'inimitable Robin Williams, ce long-métrage s’inspire de la véritable histoire d'Adrian Cronauer, un animateur radio au sein des forces armées américaines durant la guerre du Vietnam. Entre humour ravageur et critique sociopolitique, ce film s'est rapidement imposé comme un classique du cinéma des années 80.

Un rôle taillé pour Robin Williams

Dès son arrivée, Cronauer bouleverse les codes de la radio militaire avec son humour explosif et ses imitations délirantes, contrastant avec la rigueur habituelle de l’armée. Son célèbre "Good morning, Vietnam !" déchaîne les passions. Pour l'incarner, Robin Williams improvise une grande partie de ses répliques. Son débit mitraillette et son sens unique du timing comique lui valent d'ailleurs une nomination aux Oscars en 1988 pour le Meilleur acteur. Levinson montre ici qu'il a sait diriger ses acteurs, parvenant à leur laisser assez de terrain d'expression pour qu'ils montrent le meilleur d'eux-mêmes. Un flair qu'il mettra souvent au service de ses oeuvres comme dans RAIN MAN ou BUGSY.

Entre rires et réalité

Si GOOD MORNING VIETNAM amuse par ses sketches radiophoniques et sa bande-son rock’n’roll survoltée (avec des titres de James Brown et The Beach Boys), il ne se limite pas à la comédie. Le film bascule progressivement vers un ton plus sombre, exposant les horreurs du conflit vietnamien et les tensions internes entre les soldats et la hiérarchie militaire. La relation entre Adrian et les locaux, notamment avec un jeune Vietnamien nommé Tuan, permet d’aborder le choc des cultures et la vision biaisée de l’armée américaine sur la guerre. Ce mélange entre légèreté et gravité fait toute la force du film. Toutefois, il est aussi nécessaire de dire que le vrai Cronauer ne s'est pas forcément retrouvé dans cette description qui est faite de lui. Il a d'ailleurs avoué que ce qui était montré dans le film n'était vrai qu'à "45 %", précisant qu'il n'avait jamais été "anti-guerre", mais plutôt "anti-stupidité".

Un grand succès

Il est bien possible que ce film a offert une autre carrière à son auteur. Son premier long-métrage, DINER, lui avait permis de se faire remarquer, mais LE SECRET DE LA PYRAMIDE et LES FILOUS furent deux gros échecs qui ont mis Levinson sous pression avec GOOD MORNING VIETNAM, d'autant que Robin Williams n'est pas encore la vedette que l'on connaît. Produit pour 13 millions de dollars, le film fait un démarrage timide en salles avant d'exploser au fil des semaines. Résultat ? Près de 200 millions de dollars de recettes mondiales (dont 123 millions aux USA). Le cinéaste est alors de nouveau dans la A-list tandis qu'il prépare ce qui sera un véritable phénomène, RAIN MAN. Pour Williams, c'est le début d'une grande carrière durant laquelle il va connaître de nombreux sommets.