French Connection 2, l’histoire d’une suite qui change d’horizon
ANALYSES
Romain Jankowski
5/10/20252 min read


En 1971, le film FRENCH CONNECTION réalisé par William Friedkin a marqué les esprits et fut une véritable réussite au box-office. À une époque où Hollywood ne produit pas encore des suites à la pelle, voir un FRENCH CONNECTION 2 est une surprise.
Le début des franchises
Quatre ans après le film original, cette suite change donc d’horizon et ne retrouve qu’un seul acteur au casting : Gene Hackman. FRENCH CONNECTION 2 marque l’histoire du cinéma puisque c’est le premier film hollywoodien à contenir un numéro après son titre ! Hackman, lui, est plus sceptique. Revenir dans la peau du détective « Popeye » n’est pas une idée qui lui déplaît, mais poursuivre l’histoire autant d’années après lui semble peu pertinent. Personne n’était vraiment habitué à faire des franchises, mais Francis Ford Coppola a initié un sacré concept avec LE PARRAIN (qui se poursuit de manière démesurée aujourd’hui). Le studio est sûr de son coup et réussit à convaincre l’acteur. En revanche, Friedkin passe la main.
Frankenheimer prend le relais
C’est John Frankenheimer, notamment réalisateur de quelques pépites comme LE TRAIN avec Burt Lancaster ou LE PAYS DE LA VIOLENCE avec Gregory Peck. Dans les 70s, il perd toutefois son grade à cause de quelques revers successifs qui lui provoquent une certaine remise en question. Il décide alors de s’écarter quelque peu de ses ambitions personnelles pour jouer le jeu des studios. C’est ainsi qu’il se retrouve à la tête de ce FRENCH CONNECTON 2 dont le scénario s’éloigne des faits réels relatés dans le film précédent pour imaginer une situation originale. Jimmy Doyle, alias Popeye, s’envole pour Marseille où il est chargé de collaborer avec la police française au sujet d’un vaste réseau de drogue. Arrivé sur place, confronté au choc des cultures, sans armes ni moyen de communiquer, le policier mène difficilement son enquête. Pourtant, lui seul est capable de reconnaître son vieil ennemi, Alain Charnier, le responsable du trafic de stupéfiants.
Un moindre succès
Peut-être moins intense que le premier film, cette suite ne démérite pas, insistant davantage sur les problèmes de communication rencontrés par Popeye qui se trouve plonger dans un pays étranger avec d’autres codes. D’ailleurs, étant francophile, Frankheimer nous épargne les nombreux clichés inhérents à l’Hexagone, peignant une France moderne et traversée par quelques soubresauts sociaux. À la différence de Friedkin, Frankheimer se concentre davantage sur le choc des cultures que sur l’enquête, toutefois parsemée de quelques morceaux de bravoure intéressants (comme cette poursuite finale dans le vieux port de la cité phocéenne). Gene Hackman est évidemment fabuleux en Popeye et aide cette suite à atteindre un statut digne par rapport à l’héritage et l’aura de son prédécesseur. Malgré des critiques assez positives, FRENCH CONNECTION 2 ne sera pas un grand succès au box-office et empêchera alors la mise en route d’un troisième normalement prévu dans lequel Hackman devait partager l’affiche avec Richard Pryor.