Critique de THE PLAGUE
CRITIQUES
Romain Jankowski
9/9/20252 min read


Avec THE PLAGUE, son premier long-métrage, le réalisateur Charlie Plonger signe un film étrange, aux frontières du fantastique et de l’horreur. Il y explore l’adolescence sous un angle sombre et dérangeant, à travers une mise en scène où le travail sur le son et l’image installe une atmosphère lourde et parfois angoissante.
Le récit suit Ben, un adolescent qui intègre un club de water-polo. Il découvre rapidement qu’un de ses camarades, Éli, est rejeté par le groupe car considéré comme atteint d’une mystérieuse « peste ». D’abord persuadé qu’il ne s’agit que d’un jeu cruel, Ben voit peu à peu la situation lui échapper. Tandis que la maladie semble moins imaginaire qu’il ne le croyait, il glisse lui-même dans la peau du paria et subit à son tour le harcèlement orchestré par Jake, chef de bande implacable qui cache quelques fêlures.
Le film frappe par son univers où les adultes semblent absents, aveugles ou dépassés, laissant les adolescents livrés à une cruauté sans frein. Le réalisateur a l’intelligence de ne pas présenter Ben comme une victime innocente : au départ, il participe lui aussi aux brimades contre Éli, avant que le cercle vicieux de la violence ne se retourne contre lui. Cette nuance donne une profondeur bienvenue au récit. Sur le plan formel, THE PLAGUE impressionne par certaines idées de mise en scène et par son atmosphère oppressante, mais pêche par excès. Le recours répété à des sons appuyés, à des images chocs ou à une bande-originale trop insistante affaiblit parfois la puissance de la métaphore. On sent les maladresses d’un premier film, où la volonté d’appuyer le propos prend le pas sur la subtilité.
Reste une œuvre imparfaite mais prometteuse, qui réussit à capter la violence sourde de l’adolescence et l’angoisse de l’exclusion, tout en laissant le spectateur à une certaine distance. THE PLAGUE secoue, interpelle, mais manque encore de la finesse nécessaire pour véritablement bouleverser.
NOTE INDICATIVE : 12 / 20
THE PLAGUE réalisé par Charlie Polinger.
En compétition au festival de Deauville.
Sortie prochainement prévue dans les salles.