Critique de THE AMATEUR
CRITIQUES
Romain Jankowski
4/14/20252 min read


La CIA et ses agents, on en connaît un rayon maintenant. Ce qui n'empêche pas de tomber tout de même sur une bonne surprise de temps à autre. Sans être transcendant, THE AMATEUR (adapté du roman éponyme écrit par Robert Litell) réussit sa mission de nous présenter un homme qui est loin d'avoir l'instinct de tueur à Jason Bourne et qui y réfléchit à deux fois avant d'appuyer sur la gâchette.
Pourquoi fait-il tout cela alors ? Parce qu'on a tué sa femme et qu'il hors de question pour lui de les laisser sans tirer. Cryptographe pour la CIA, Charles Heller (incarné par Rami Malek) prend les devants et veut sa vengeance. Bien sûr, l'agence n'est pas en accord avec sa démarche et il y a toute une histoire de jeux de pouvoirs que je vous laisse découvrir. Rien de bien nouveau à l'horizon, sauf que le traitement de ce personnage et de cette histoire est plutôt bien amené. On ressent sa peur et ses hésitations, sa maladresse et ses faiblesses. Il doit avant tout compter sur son intelligence pour mener à bien sa mission personnelle, ce qui l'amène naturellement à évoluer au fil de ses rencontres.
La vengeance comme mantra
Certes, la mise en scène de James Hawes manque un peu de souffle, mais le réalisateur de l'émouvant UNE VIE avec Anthony Hopkins sait mettre en avant des drames et des histoires humaines. Malek incarne Heller avec ce qu'il faut de réserve et de solitude, errant à travers le commun des mortels avec une personnalité qui ne lui permet pas de se mêler totalement au monde. En témoigne cette scène confidentielle, mais très parlante, où il déambule dans les couloirs de la CIA, croise un collègue qui se fiche bien de sa vie tout en lui demandant une faveur (joué par Jon Bernthal) puis se dirige vers son bureau qui se trouve dans les profondeurs du bâtiment. C'est un homme de l'ombre dont le repère (son épouse) s'apprête à disparaître. Que reste-t-il alors à un homme qui n'a plus rien ? Il va se découvrir, se prouver à lui-même qu'il est capable de changer les choses et devenir une ombre punitive. Ses actions sont donc menées avec ruse tout en étant souvent maladroites. C'est cette opposition qui donne une certaine originalité à l'ensemble, évitant au passage de transformer ce Heller en machine à tuer, ce qui aurait été ridicule. Là, on y croit malgré quelques facilités dans le récit. Heller évolue, mais ne change pas radicalement sa nature ce qui en fait avant tout un homme plus proche de la réalité.
Avec son casting rempli de visages reconnus (comme Laurence Fishburne en mentor) et son scénario à la composition classique, mais efficace, THE AMATEUR réussit sa mission. Et c'est déjà pas si mal.
NOTE INDICATIVE : 13 / 20
THE AMATEUR est actuellement disponible dans les salles de cinéma.