Critique de RAPIDE

CRITIQUES

Romain Jankowski

4/21/20252 min read

Morgan S.Dalibert n'est pas un néophyte dans l'action et même si son nom ne vous dit rien, vous avez sûrement dû entendre parler des films sur lesquels il a travaillés : BALLE PERDUE 1 et 2 (en tant que directeur photo) et AKA (réalisateur). De gros succès sur Netflix et une équipe qui sait ce qu'elle veut : relancer le film d'action en France, un genre plus ou moins abandonné depuis quelques années.

Sur des sentiers connus

L'ambition est d'apporter cette touche d'insouciance dans l'Hexagone et produire des métrages qui se veulent impressionnants. Il y a un soin particulier amené aux scènes d'action et ce RAPIDE n'y fait pas exception. Le scénario est simple : Max (Paola Locatelli) a toujours aimé aller vite. Elle ne sait pas faire autrement. Alors quand elle découvre le karting, c’est une évidence : elle sera championne de F1. Les compétitions juniors s’enchainent, les victoires aussi. Pourtant, à 17 ans, aucune écurie ne la retient. Sa faute principale : être une jeune femme dans un sport d’hommes. Face à ce monde qui lui tourne le dos, seul un ancien pilote de deuxième zone totalement fantasque (l'acolyte régulier Alban Lenoir) croit encore en son potentiel. Un seul but : faire de Max la plus rapide.

Vous n'allez certainement pas vous faire surprendre par cette histoire cousue de fil blanc du début à la fin. RAPIDE joue sur les clichés et beaucoup de stéréotypes, ce qui fonctionne au demeurant, tout en donnant une certaine impression d'ennui : facile de deviner ce qui va se passer à la séquence suivante. Même les personnages ont un peu de mal à s'extirper de cette linéarité, quand bien même l'actrice principale livre une prestation solide et qu'Alban Lenoir étonne avec un personnage un peu différent de ceux qu'il incarne d'ordinaire. Bon, avouons tout de même que ça fait plaisir de revoir Tchéky Karyo à l'écran, sa présence affirmant une fois de plus les orientations cinéma de Morgan S.Dalibert.

L'amour du genre

Parce que là où RAPIDE fonctionne, c'est à l'image. Il y a de l'hommage de partout, des productions Bruckheimer des 80s (on pense à JOURS DE TONNERRE et aux montages des films de genre typiques de cette époque avec une séquence d'entraînement sur fond du son Maniac) aux visions de Besson, en passant par un amour immodéré des voitures et des cascades, le film est redoutable dans sa fabrication et fait franchement plaisir à voir. L'ambition visuelle tire l'ensemble vers le haut, capturant des séquences vraiment réjouissantes qui pourront même plaire à ceux qui ne sont pas forcément attirés par les courses automobiles. Dans tous les cas, quand le travail est bien fait, il faut le dire et encourager cette équipe à poursuivre dans cette voie.

NOTE INDICATIVE : 12 / 20

RAPIDE est actuellement disponible dans les salles de cinéma.