Critique de OLMO

CRITIQUES

Romain Jankowski

9/10/20252 min read

On tient sans doute notre feel good movie du Festival de Deauville avec OLMO, nouveau film produite par Brad Pitt via sa société Plan B. L’acteur, déjà habitué à soutenir des films exigeants et singuliers, mise ici sur le talent du réalisateur mexicain Fernando Eimbcke, qui livre une œuvre simple, chaleureuse et profondément humaine.

Le film raconte l’histoire d’Olmo, un garçon de 14 ans dont la vie oscille entre désirs adolescents et responsabilités familiales. Ses préoccupations sont celles de son âge – séduire sa voisine, s’amuser avec son ami Miguel – mais son quotidien est rattrapé par la maladie de son père, atteint de sclérose en plaques. Avec sa sœur et sa mère, débordée par ses multiples emplois, il doit prendre soin de lui. Sur le papier, le sujet pouvait laisser craindre un récit misérabiliste. Il n’en est rien. Eimbcke refuse tout pathos, dépeignant ses personnages avec une grande justesse. Même le père, cloué dans son fauteuil, n’est pas idéalisé : il conserve ses défauts, ses aspérités, et reste un être humain complexe, loin de toute image sacralisée. Cette absence de complaisance donne au film une jolie sincérité.

Un film solaire

OLMO séduit aussi par son ton lumineux. Sans nier les difficultés – financières, familiales, sociales – il installe une atmosphère de chaleur et de tendresse, portée par un humour discret et une énergie communicative. Les dialogues, remarquablement écrits, sont servis par des acteurs d’une justesse étonnante, capables d’insuffler un rythme qui fait respirer le récit. Situé dans les années 80, le film déploie également une dimension sociale en toile de fond, évoquant les difficultés d’une famille prolétaire sans jamais alourdir le propos. Quelques relations secondaires, comme celle entre le père et son frère, auraient pu être davantage creusées, mais une simple scène suffit à faire sentir la profondeur de leurs blessures.

Sans chercher à forcer l’émotion, OLMO parvient à capter des éclats de vie simples mais précieux. Fernando Eimbcke signe ici une œuvre solaire et pleine d’élan, qui prouve qu’avec peu de moyens, on peut dire beaucoup. Un petit bijou de subtilité et d’énergie, et sans doute l’un de mes coups de cœur du festival.

NOTE INDICATIVE : 14 / 20

OLMO est réalisé par Fernando Eimbcke.

Présenté en compétition au festival de Deauville.

Le film sortira prochainement dans les salles.