Critique de KAAMELOTT : DEUXIEME VOLET - PARTIE 1
CRITIQUES
Romain Jankowski
10/31/20253 min read


KAAMELOTT au cinéma, acte 2. Enfin, première partie de l'acte 2. Telle est la volonté du grand manitou Alexandre Astier, auteur total de son oeuvre, qui désire étendre la mythologie avec ses propres règles. Il a souvent le comparatif facile avec un certain George Lucas, lui-même qui a fait à peu près tout ce qu'il voulait de STAR WARS. Mais avoir de la personnalité n'est pas un gage de qualité.
Totalitarisme
Le premier volet avait divisé, mais j'avais été, de mon côté, assez indulgent. D'abord, il y avait le plaisir de revoir cette joyeuse troupe (sur grand écran, qui plus est). Ensuite, la volonté d'Astier de renforcer l'aspect Fantasy en ne perdant pas de vue l'humour qui a fait les grandes heures de la série était louable (malgré les maladresses). Enfin, c'était un premier film, donc une sorte de promesse. Tout n'est pas parfait, mais on était en droit d'attendre désormais beaucoup mieux. Quatre ans plus tard, KAAMELOTT revient avec un deuxième volet en deux parties, parce que... Astier l'a décidé, tout simplement. Il le répète en interview : c'est SON univers, tout est écrit, calé et indiscutable. Il écrit, réalise, joue, produit, monte et compose même la musique. Astier est le plus grand atout de KAAMELOTT et son plus grand défaut.
Idées de quêtes
Au final, rien n'a changé et on peut même penser que la saga décroît. L'humour fait parfois mouche, bien sûr, mais il est souvent appauvri par des dialogues faciles et certains personnages fades (j'y reviendrai). Etonnamment, ce deuxième opus fonctionne mieux quand il décide de plonger dans une vraie narration, où la magie noire peut émerger et les alliances se former. Pourtant, malgré l'envie qu'on a de s'y mettre, il y a toujours une séquence qui gâche le plaisir. Astier a bien du mal à donner du rythme à l'ensemble et les 2h19 de bobine sont largement exagérées. À la fin, on se pose des questions, surtout une : Est-ce qu'il y avait un véritable intérêt d'étirer autant cette histoire ?
Si le film ne m'a guère passionné, il a tout de même réussi à me plaire sur certains passages. Le tout est franchement inégal et il faudra se farcir quelques sous-intrigues laborieuses pour, de manière ponctuelle, apercevoir la lumière. Indéniablement, il y a de la qualité esthétique, des effets spéciaux vraiment convaincants et des possibilités qu'on imagine grandes. Mais on en revient toujours à ça : Astier va-t-il un jour avancer dans son intrigue ? Décidera-t-il un moment d'appuyer sur l'accélérateur ? Finalement, le cinéma change-t-il réellement quelque chose pour la série ? Cette dernière plaisait par son humour ravageur et son aspect ramassé. Ici, tout est étiré, comme ces quêtes qui ne sont finalement que des arguments narratifs futiles.
Acte 2,5
Peut-être que le blason de cette suite sera redorer avec la deuxième partie ? On verra bien. En l'état, il manque du mouvement et de la vitalité, du souffle aussi. Et, enfin, des personnages marquants. L'absence de Perceval, l'un des meilleurs personnages de KAAMELOTT, fait tâche. D'autant que sans son binôme, Karadoc ne brille plus vraiment. Les autres sont rarement signifiants et c'est toujours l'attache qu'on peut avoir envers certains anciens qui rehaussent l'ensemble. Mais là encore, ça manque de mordant : Arthur traîne la patte et on aimerait qu'Astier le revitalise quelque peu. La deuxième partie se doit de secouer les spectateurs, ceux-là même qui commencent peu à peu à se lasser des pérégrinations de la Table Ronde.
NOTE INDICATIVE : 11 / 20
KAAMELOTT : DEUXIEME VOLET (PARTIE 1) est actuellement disponible en salles.
