Critique de BRIDGET JONES : FOLLE DE LUI

CRITIQUES

Romain Jankowski

2/27/20253 min read

Pour Renée Zellwegger, incarner Bridget Jones c'est un peu comme retrouver une vieille copine. On peut même aller plus loin : l'actrice dialogue avec son alter ego, si bien que Bridget et Renée ne font qu'une. Evidemment, on ne peut plus jouer le même personnage en 2025 puisqu'il évolue et qu'il ne vit logiquement plus la vie qu'il avait il y a plus de 20 ans.

Le temps qui défile

En quatre films, cette saga s'est cherchée, s'est perdue parfois, tout en parvenant régulièrement à surprendre par quelques bonnes idées. LE JOURNAL DE BRIDGET JONES, en 2001, fut un véritable phénomène. L'héroïne, gourde et tout à fait naturelle, arrivait tout simplement au bon moment, à la bonne époque. Le ton du film et sa forme (nous sommes dans les pensées du personnage, ce qui nous rapproche d'elle) ont grandement joué dans le succès du film. Bien sûr, la présence de Hugh Grant, alors super-star à l'époque, y a également contribué. Le deuxième, BRIDGET JONES : L'ÂGE DE RAISON sorti en 2004 sonnait déjà le glas de cette histoire. En tentant maladroitement de reprendre tous les codes du premier, cet opus transformait Bridget en caricature d'elle-même. Un autre succès au box-office, mais un retour des spectateurs bien moins enthousiaste.

Il aura fallu attendre 12 ans pour revoir la saga avec un troisième film, BRIDGET JONES'S BABY qui eut le mérite de changer d'air. Surtout, il a amené un humour renouvelé et des thèmes plus rafraîchissants (même si les sentiments et cette notion de "grand amour" restent bien présents). Certes moindres, les chiffres furent tout de même encourageants. Et les spectateurs ont globalement apprécié ce retour. Alors en 2025, BRIDGET JONES : FOLLE DE LUI tente une nouvelle fois de ramener l'héroïne maladroite sur le devant de la scène. Bridget Jones a cinquante-deux ans et deux enfants. Après le décès de Mark Darcy (Colin Firth), avec qui elle a vécu dix ans de bonheur, elle est à nouveau en quête de l'homme idéal. Mais ce n'est pas si facile de se remettre sur le marché du célibat...

La fin du voyage

Il y a deux films dans FOLLE DE LUI. Celui qui nous refait le coup de la Bridget maladroite avec les hommes, peu sûre d'elle et tombant (presque) amoureuse. L'humour injecté est aussi gauche que son personnage et il faut l'énergie d'Emma Thompson, toujours aussi géniale, pour réussir à nous dérider. Ce film là a toutefois le mérite de montrer le temps qui passe, que ce soit sur Bridget ou ses amis. C'est d'ailleurs dans ce lien qu'il partage avec son autre versant qu'il réussit son coup. En effet, le deuxième film est celui du deuil et de la réparation. Le réalisateur Michael Morris (qui a surtout travaillé pour la télévision) confronte ses personnages à la perte et au temps qui défile avec une certaine singularité. L'ensemble se veut parfois plus dramatique qu'humoristique et c'est sur ce terrain que FOLLE DE LUI parvient à toucher. Faut-il forcément oublier ceux qui nous ont quittés pour se reconstruire ? Doit-on regarder en arrière et ressasser ce qu'on a perdu au lieu d'avancer ? Il est d'ailleurs fascinant de voir un Hugh Grant loin de son glamour d'antan, son personnage devant faire face aux années qui s'accumulent et aux regrets qui le hantent. Ou pas car un macho doit quand même le rester malgré les circonstances !

En somme, si ce quatrième volet pêche par certains excès, il réussit tout de même à toucher sur d'autres aspects. Malgré tout, et au vu du final, il est peut-être temps de boucler le chapitre de Bridget pour de bon. De toute façon, tous les livres écrits par Helen Fielding ont désormais été adaptés...

AVIS GLOBAL : Si l'humour n'est pas toujours bien géré, la partie plus dramatique du film parvient davantage à convaincre. Une honnête conclusion pour ceux qui ont suivi le parcours de Bridget depuis 24 ans maintenant.

NOTE INDICATIVE : 12 / 20

BRIDGET JONES : FOLLE DE LUI est actuellement disponible au cinéma.